Henri Matisse pose son chevalet à Lespinasse…

 

 

 

 

Est-ce possible ? 

Henri Matisse  peintre majeur du XX° siècle (1869-1954) laisse une œuvre abondante, peintures, œuvres gouachées, sculptures, dessins, gravures, lithographie. 

Vous connaissez ses «  Odalisque » (1921) « la blouse roumaine » (1940) ses vues de Collioure ou encore « nus bleu » 1952… 

Il peint depuis quelques années et fréquente le milieu artistique Parisien, Puvis de Chavanne, Pissarro, Rodin, … se passionne pour les œuvres de Cézanne, Paul Gauguin, Vincent Van Gogh. Il effectue trois séjours en Bretagne où il fait le choix « impressionniste », travaille les couleurs de l’arc en ciel qui envahissent ses toiles, violet, rouge, turquoise et jaune cadmium… 

En 1896 il a certainement déjà quitté Caroline Joblaud, dont il a reconnu sa fille Marguerite. 

Henri Matisse rencontre une jeune fille Toulousaine « droite, bon maintien, possédant une magnifique chevelure » comme il la décrit lui-même dans la revue  « transition ». Elle a 25 ans, et la demande en mariage à l’automne puis se marie à l’église Sainte-Honorine d’Eylau à Paris, le 8 janvier 1898. C’est à Londres en voyage de noces (découvre les œuvres de William Turner). 

Le couple se rend ensuite à Ajaccio où la sœur de sa nouvelle épouse est directrice de l’école de jeunes filles. Il y reste plusieurs mois où il fait « provision » de l’énergie de la lumière intense, des couleurs vives et de la clarté Méditerranéenne. Durant cette période il réalisera une cinquantaine de tableaux de petite taille. 

Fin juillet il revient à Toulouse pour gagner le nord toulousain afin d’être aux côtés d’Amélie, qui enceinte de Jean, est venue se reposer dans sa famille à Beauzelle… Henri Matisse s’installe chez ses beaux-parents dans ce petit village au bord de la Garonne. C’est un garçon qui aime « travailler » dans la nature  à la recherche de couleur, de lumière, de paysages. 

Il va peindre les bords de Garonne, visiter les villages voisins de Fenouillet et Beauzelle, certainement Gagnac sur Garonne, Lespinasse, Saint-Jory. 

Henri Matisse, encore jeune homme, il à peine 30 ans, n’est pas encore connu, il peint des natures mortes, des scènes de la vie, les toits, les maisons de Toulouse… Ses promenades se font aussi en bordure du canal, empruntant le chemin de halage… peut-être jusqu’à Saint Jory, visitant Lespinasse. Il peindra également le canal. A Fenouillet, il posera sur la toile des maisons du village. 

Il va se promener le long des berges de la Garonne à la recherche d’inspiration, s’enfonce dans les « ramiers » situé dans les méandres du fleuve, espace naturel au bord de l’eau, étendue naturelle développée sur des zones d’alluvions où la forêt est l’élément essentiel, baignée d’une végétation naturelle abritant une faune et une flore riche et variée. En ces lieux sauvages, il va découvrir les Gourgues (1) dont il va réaliser plusieurs toiles (une d’elle est aujourd’hui aux Etats-Unis et les deux d’autres dans des collections privées). 

Le séjour de six mois d’Henri Matisse dans notre région fait partie intégrante de sa biographie tout comme précédemment son séjour en Corse. 

Dans la trentaine d’œuvres réalisées à Toulouse et notre région du Nord Toulousain   le peintre  utilise une nouvelle gamme de couleurs pure «  rose, émeraude, orangé, vermillon, bleu outre-mer … » qui repoussent, éloignent les anciennes, basées sur des tons gris, terre… Cette recherche  commencée quelques mois auparavant en Corse prennent le dessus, les touches intenses émergentes à la surface de ses œuvres Toulousaines. Il tente de concilier les méthodes de la représentation réaliste et impressionniste. Les toiles peintes dans notre région  doivent leur force et leur unité à la maitrise de la simplification des détails alors que la composition demeure rigoureuse.  Ses tableaux, petits pour la plupart présentent  non seulement  une place unique dans la carrière du peintre, mais également dans la peinture moderne. 

Sa démarche Toulousaine est  similaire au séjour que fit Paul Gauguin en 1887  (il est de 20 ans son aîné) lors de son  séjour de cinq mois  en Martinique, installé chez l’habitant dans une case de l’Anse Turin, proche de la ville de Saint-Pierre. C’était lors de son retour de Panama en 1887-1888. Dans la quinzaine de toiles qu’il réalise  commence à se préciser les caractéristiques d’un style nouveau,  en totale rupture avec les impressionnistes. Ce ne sont plus  de petites touches juxtaposées et scintillantes comme le font les impressionnistes, mais travaille en longues hachures parallèles, pratique le « cloisonnement », la perspective disparait. Commence  alors à prendre naissance  ce qu’il va  développer en Polynésie.  

En janvier 1999, Henri Matisse rentre à Paris avec sa famille. Il a trouvé sa voie, s’est émancipé de l’académisme et des influences des artistes de son époque pour travailler pour lui. Il disait «  je me suis cherché partout »…. Il a Trouvé ….Ainsi au salon d’automne de 1905  à Paris, il devient  le chef d’un courant nouveau «  le Fauvisme ». 

Sa notoriété est grandissante, voyages, séjours aux Etats-Unis, Russie, Italie, Tahiti, Maroc, Algérie. Les plus grands marchands d’arts le « courtise ». Toute sa vie sera peinture, sculpture, dessins, collages, œuvres à la gouache… avec une reconnaissance planétaire.  Il s’éteindra à Nice le 3 novembre 1954 où il  est inhumé.

Pour les personnes intéressées par l’œuvre de Matisse et son séjour Toulousain : Contact : Jean-Jacques Druaux.

Maquette du village de Lespinasse vers 1900 - 1930 (G. Bonnutti) de Lespinasse bord du canal et voie ferrée tel que ( à une habitation près)  Henri Matisse l'a découvert en 1899.
Maquette du village de Lespinasse vers 1900 - 1930 (G. Bonnutti) de Lespinasse bord du canal et voie ferrée tel que ( à une habitation près) Henri Matisse l'a découvert en 1899.